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sempre endavant
25 février 2008

Envies....

solitutdeEnvie de crier, hurler, vociférer, gueuler, meugler...

Envie d'abandonner, de lâcher prise, arrêter, stopper...

Envie de poser toute cette douleur, cette souffrance qui submerge...

Envie de prendre son coeur, de le sortir de sa poitrine puis de le serrer, de faire disparaître ce petit organe,
Qu'il ne palpite plus, qu'il devienne un morceau de corps, rouge, sans vie...coeur_organe

Envie de fermer les yeux pour de bon, pour de vrai, sur le long terme... Ne plus jamais les rouvrir...

Envie de pleurer jusqu'à atteindre un tarissement le plus irrémédiable,

Envie d'être paisible dans le repos éternel, trouver une paix sans les êtres tombehumains,

Envie de ne plus donner pour ne plus recevoir d'horreur en retour,

Envie de ne plus être ce que l'on est, de se modifier afin de pouvoir mieux endurer les coups de la vie...

Envie de prendre la place du dormeur du val....

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil, de la montagne fière,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait une enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.

Les parfums font frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur la poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur RIMBAUD

Il en a de la chance.... Lui. Il n'est plus.

le_dormeur_du_val

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Commentaires
°
Sensuellement + mortifère..<br /> <br /> ***<br /> <br /> Viens sur mon coeur, âme cruelle et sourde,<br /> Tigre adoré, monstre aux airs indolents;<br /> Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants<br /> Dans l'épaisseur de ta crinière lourde;<br /> <br /> Dans tes jupons remplis de ton parfum<br /> Ensevelir ma tête endolorie,<br /> Et respirer, comme une fleur flétrie,<br /> Le doux relent de mon amour défunt.<br /> <br /> Je veux dormir! dormir plutôt que vivre!<br /> Dans un sommeil aussi doux que la mort,<br /> J'étalerai mes baisers sans remord<br /> Sur ton beau corps poli comme le cuivre.<br /> <br /> Pour engloutir mes sanglots apaisés<br /> Rien ne me vaut l'abîme de ta couche;<br /> L'oubli puissant habite sur ta bouche,<br /> Et le Léthé coule dans tes baisers.<br /> <br /> À mon destin, désormais mon délice,<br /> J'obéirai comme un prédestiné;<br /> Martyr docile, innocent condamné,<br /> Dont la ferveur attise le supplice,<br /> <br /> Je sucerai, pour noyer ma rancoeur,<br /> Le népenthès et la bonne ciguë<br /> Aux bouts charmants de cette gorge aiguë<br /> Qui n'a jamais emprisonné de coeur.<br /> <br /> ***<br /> <br /> Charles Baudelaire, Le Léthé, in Les Fleurs du Mal.
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